imageaccueilUn monde presque parfaitLibre arbitre et algorithmes

 

 

 

 

Un monde presque parfait - Laurent Gounelle - Mazarine - 2024

Dans un futur probable et pas si lointain, notre société a fini par se déchirer en deux camps opposés. D’un côté, ceux qui ne jurent que par la technologie et qui souhaitent la développer dans tous les domaines de notre vie, de l’autre, ceux qui ne veulent pas devenir esclaves de cette technologie et qui souhaitent revenir à la nature et au vivre ensemble.

Les « Réguliers » ont donc développé un système qui repose entièrement sur les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle : ils ne décident plus par eux-mêmes, leurs choix sont dictés par des applications. Une grande partie de la population a accepté la pose d’un implant dans le cerveau qui régule les émotions : dès que la peur, l’anxiété ou la colère pointent leur nez, le régulateur envoie une dose de sérotonine qui permet de revenir à un état serein et de voir la vie en rose à travers des lentilles oculaires connectées.

Les « Exilés », quant à eux, sont donc partis sur une île pour reconstruire un espace où l’entraide et le partage sont les maîtres mots, connectés à la nature pour le bien-être et les denrées alimentaires qu’elle procure.

Quand David Lisner, jeune chercheur au Ministère de la Sécurité chez les Réguliers, se voit chargé d’annoncer un décès à Eve Montoya qui vit sur l’île des Exilés, tout son monde va commencer à vaciller, toutes ses certitudes vont être ébranlées. Commence alors une enquête qui aura des répercussions sérieuses sur ce monde presque parfait.

Laurent Gounelle nous invite à réfléchir sur notre capacité de prise de décision. Quand nous abandonnons notre libre arbitre aux algorithmes, que nous reste-il à décider ? Est-on vraiment libre ?

Comme dans chacun de ses romans, l’auteur utilise la fiction pour aborder un thème ancré dans le réel propice à la discussion et à la réflexion sur soi-même. Pour cela, il s’appuie sur des études et des essais, il fait des recherches sur le sujet. Laurent Gounelle part de situations qui amènent le lecteur à se questionner sur ce que lui-même ferait et sur ce qu’il pourrait changer ou améliorer pour être plus en accord avec lui-même et ses valeurs.

Le monde décrit ici est effectivement imparfait, et des deux côtés de la société. Mais nous pouvons encore limiter le pouvoir des technologies sur nos vies, en cultivant l’écoute de soi et le vivre ensemble : nous ne sommes pas encore complètement plongés dans le virtuel, alors renforçons nos liens dans le réel ! Nous pouvons encore choisir d’être libre !

Laurène

 

 

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-A propos du livre

-A propos de l'auteur


"Les écrans nous font produire cette dopamine à tout bout de champ sans qu’on n’ait rien fait en réalité pour la mériter. Or la dopamine, c’est addictif. Si on ne peut plus se passer de son téléphone ou de sa tablette, c’est parce qu’on est accro à la dopamine. On cherche de plus en plus de plaisir. Le problème, c’est que ça bloque l’action de deux autres neurotransmetteurs : la sérotonine, qu’on appelle vulgairement l’hormone du bonheur, qui régule notre humeur, et la noradrénaline, qui favorise les relations humaines et les comportements éthiques. Au passage, c’est intéressant de voir que l’hormone du plaisir bloque l’hormone du bonheur : il serait donc vain de chercher à être heureux en courant après le plaisir. […]"

"Les écrans détournent petit à petit les gens des activités et projets qui pourraient les épanouir. Parce que pour mener à bien un projet, qu’il soit professionnel ou personnel, vous devez vous investir, vous concentrer et faire des efforts sur des périodes parfois longues et, au bout du compte, la réussite de votre action va vous fournir une récompense sous forme de dopamine. Mais si n’importe quel écran peut vous fournir cette dopamine à la minute, alors vous ne pouvez plus trouver en vous le courage de fournir des efforts dans la durée. […]"

"Le système vous pousse à vouloir accroître votre popularité. L’invention des likes ou leur équivalent dans d’autres réseaux a été un formidable accélérateur de cette tendance. Les utilisateurs sont incités à dire ou à montrer tout ce qui pourra susciter l’approbation des autres. C’est précisément là où ça devient vicieux. Parce qu’au lieu de rester à l’écoute de votre intériorité, au lieu d’être fidèle à vos ressentis, à vos états d’âme, à vos émotions, à vos pensées et opinions, vous êtes conditionné à n’exprimer que ce qui va être valorisé par les autres. A la longue, ça vous coupe d’une partie de vous-même, ça vous habitue à aller dans le sens de ce qu’on attend de vous."