Un conseil de lecture? #82

Fil d'ariane

Nuit ravagée accueilEst-ce un rêve ou la réalité ?

 

 

 

 

Jean-Baptiste Del Amo – La nuit ravagée - Gallimard - 2025

 

On connait le talent de Jean-Baptiste Del amo, Prix Larbaud 2017 pour son livre Le règne animal. Si son ouvrage précédent Le fils de l’homme évoquait le thème de la transmission de la violence d’une génération à l’autre, son dernier livre prend un virage à 180° en abordant un genre nouveau pour lui et pour les éditions Gallimard peu coutumières des romans horrifiques.


Inspiré par une anecdote vécue lors de son adolescence, Del Amo situe son histoire à Saint-Auch, petite bourgade en périphérie de Toulouse, au début des années 1990. Alex, Mehdi, Max, Tom et Lena, cinq adolescents désoeuvrés, se retrouvent dans d'anciennes serres pour fumer des joints ou parler des films d'horreur loués au vidéoclub.


Tous sont confrontés à bien des tourments : harcèlement moral pour l’un, deuil pour l’autre, violence familiale pour le troisième, etc.


Cela explique-t-il leur irrésistible attirance envers une maison pourtant sinistre située au fond d’une impasse ? Lorsqu’un de leur condisciple meurt dans d’étranges circonstances et que sa petite sœur leur apprend qu’il allait souvent dans cette maison abandonnée, ils décident d’aller y jeter un coup d’œil. La première visite semble se révéler assez banale, mais c’est sans compter les étranges pouvoirs de cette maison. « Quelque chose de funeste est à l’œuvre ».

Jean-Baptiste Del Amo ne se contente pas d’écrire un roman d’horreur (ce qui en soit est déjà très jubilatoire pour les amateurs de ce genre) mais en profite pour dresser le portrait d’une génération d’adolescents des années 90 (ceux qui l’ont vécu retrouveront avec plaisir beaucoup de références sur cette période). Il décrit également dans une très belle écriture les affres de l’adolescence, le passage si difficile parfois vers l’âge adulte.


Un vrai coup de cœur.

Martine

 

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Jean-Baptiste Del Amo sur France Inter : 

 

 

Nuit ravagée accueilEst-ce un rêve ou la réalité ?

 

 

 

 

Jean-Baptiste Del Amo – La nuit ravagée - Gallimard - 2025

 

On connait le talent de Jean-Baptiste Del amo, Prix Larbaud 2017 pour son livre Le règne animal. Si son ouvrage précédent Le fils de l’homme évoquait le thème de la transmission de la violence d’une génération à l’autre, son dernier livre prend un virage à 180° en abordant un genre nouveau pour lui et pour les éditions Gallimard peu coutumières des romans horrifiques.


Inspiré par une anecdote vécue lors de son adolescence, Del Amo situe son histoire à Saint-Auch, petite bourgade en périphérie de Toulouse, au début des années 1990. Alex, Mehdi, Max, Tom et Lena, cinq adolescents désoeuvrés, se retrouvent dans d'anciennes serres pour fumer des joints ou parler des films d'horreur loués au vidéoclub.


Tous sont confrontés à bien des tourments : harcèlement moral pour l’un, deuil pour l’autre, violence familiale pour le troisième, etc.


Cela explique-t-il leur irrésistible attirance envers une maison pourtant sinistre située au fond d’une impasse ? Lorsqu’un de leur condisciple meurt dans d’étranges circonstances et que sa petite sœur leur apprend qu’il allait souvent dans cette maison abandonnée, ils décident d’aller y jeter un coup d’œil. La première visite semble se révéler assez banale, mais c’est sans compter les étranges pouvoirs de cette maison. « Quelque chose de funeste est à l’œuvre ».

Jean-Baptiste Del Amo ne se contente pas d’écrire un roman d’horreur (ce qui en soit est déjà très jubilatoire pour les amateurs de ce genre) mais en profite pour dresser le portrait d’une génération d’adolescents des années 90 (ceux qui l’ont vécu retrouveront avec plaisir beaucoup de références sur cette période). Il décrit également dans une très belle écriture les affres de l’adolescence, le passage si difficile parfois vers l’âge adulte.


Un vrai coup de cœur.

Martine

 

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Jean-Baptiste Del Amo sur France Inter : 

 

 

Extrait

Ils fumèrent un joint dans un recoin du parking couvert et s’assirent à la buvette du multiplexe où Mehdi, Alex, Thomas et Max avaient pris l’habitude de se retrouver de temps à autre sur les tabourets hauts des quelques tables métalliques disposées dans le hall.
Ils aimaient l’odeur du cinéma, le parfum des moquettes, du pop-corn refroidi, du tissu des fauteuils et du mécanisme chauffé des projecteurs qu’éventaient par moments les portes battantes des salles. Le jour ne pénétrait pas jusque-là, remplacé par la lumière feutrée des plafonniers, et le monde extérieur semblait mis en suspens.
Ils s’y étaient souvent attardés après les séances pour parler des films qu’ils y avaient vus, Le silence des agneaux, Le sous-sol de la peur, C’est arrivé près de chez vous et l’armée des ténèbres. Ils payaient une entrée pour un autre film afin de contourner l’interdiction aux moins de seize ans et changeaient discrètement de salle.
Devant les miroirs des toilettes, ils s’étaient mis au défi d’invoquer Candyman en répétant cinq fois son nom ….

Au fond de l’impasse, plongée dans son repli sombre, la maison abandonnée était à peine visible, sépulcrale, et Alex eut le sentiment qu’une tristesse infinie s’en dégageait, que le pavillon déserté matérialisait soudain cette peine vertigineuse dont il ne percevait pas encore les contours, ce gouffre de solitude et d’abandon. Dans le même temps, il fut traversé par l’idée — la conviction — improbable qu’il pourrait trouver ici un soulagement à sa souffrance, que cet endroit pourrait en être le réceptacle, et qu’il lui suffirait pour cela d’en franchir la porte.