Un conseil de lecture? #83

Fil d'ariane

Adèle Yon accueilUne immersion fascinante dans une famille muselée par ses secrets.

 Adèle Yon - Mon vrai nom est Elisabeth – Editions du sous-sol – 2025



Normalienne, chercheuse en études cinématographiques, Adèle Yon a écrit sa thèse sur le « double fantôme féminin ».
Pendant cette période de recherches, la jeune femme est assaillie par des doutes et des émotions troubles. Cet état l’amène à s’intéresser de près à son arrière-grand-mère affublée d’un sobriquet infantilisant, Betsy, et dont le souvenir nourrit les légendes familiales. A travers les témoignages glanés auprès des membres de sa famille, Adèle tente de rassembler les pièces du puzzle afin d’élucider les circonstances qui ont conduit son aïeule entre les mains de médecins psychiatres. En 1950, elle subira une lobotomie à laquelle succèdera une période d’internement de 17 ans. Adèle pointe du doigt le caractère arbitraire, misogyne et patriarcal des pratiques de l’époque envers les femmes dont le comportement ne satisfaisait ni les attentes de l’époux, ni la bienséance conforme au cercle familial, ni les codes du canevas social. Les ressources recueillies auprès des centres d’archives et des asiles attestent que les docteurs agissaient en conscience sur les effets et pas sur les causes de la maladie mentale, préférant diminuer une personne plutôt que de la laisser agir de façon dérangeante et inadaptée.


A la fois clairvoyant et fraternel, le roman-enquête d’Adèle Yon offre une réflexion sur l’impact des non-dits sur les descendants. Avec une méthodologie hybride mêlant récits, ressources épistolaires et recherches scientifiques, elle met la lumière sur l’atavisme et les phénomènes transgénérationnels. Au risque de déranger et de heurter la sensibilité de ses proches, elle interroge, bouscule, révèle des vérités, interprète des silences et questionne sur la nécessité de rompre la lignée maternelle. Elle dénonce également le sort des femmes confiées aux hôpitaux psychiatriques dans la deuxième moitié du 20ème siècle. Et enfin, elle rend un hommage vibrant et éblouissant à son arrière-grand-mère en lui redonnant un visage à travers les neuf lettres de son prénom originel : Elisabeth.

Adèle Yon accueilUne immersion fascinante dans une famille muselée par ses secrets.

 Adèle Yon - Mon vrai nom est Elisabeth – Editions du sous-sol – 2025



Normalienne, chercheuse en études cinématographiques, Adèle Yon a écrit sa thèse sur le « double fantôme féminin ».
Pendant cette période de recherches, la jeune femme est assaillie par des doutes et des émotions troubles. Cet état l’amène à s’intéresser de près à son arrière-grand-mère affublée d’un sobriquet infantilisant, Betsy, et dont le souvenir nourrit les légendes familiales. A travers les témoignages glanés auprès des membres de sa famille, Adèle tente de rassembler les pièces du puzzle afin d’élucider les circonstances qui ont conduit son aïeule entre les mains de médecins psychiatres. En 1950, elle subira une lobotomie à laquelle succèdera une période d’internement de 17 ans. Adèle pointe du doigt le caractère arbitraire, misogyne et patriarcal des pratiques de l’époque envers les femmes dont le comportement ne satisfaisait ni les attentes de l’époux, ni la bienséance conforme au cercle familial, ni les codes du canevas social. Les ressources recueillies auprès des centres d’archives et des asiles attestent que les docteurs agissaient en conscience sur les effets et pas sur les causes de la maladie mentale, préférant diminuer une personne plutôt que de la laisser agir de façon dérangeante et inadaptée.


A la fois clairvoyant et fraternel, le roman-enquête d’Adèle Yon offre une réflexion sur l’impact des non-dits sur les descendants. Avec une méthodologie hybride mêlant récits, ressources épistolaires et recherches scientifiques, elle met la lumière sur l’atavisme et les phénomènes transgénérationnels. Au risque de déranger et de heurter la sensibilité de ses proches, elle interroge, bouscule, révèle des vérités, interprète des silences et questionne sur la nécessité de rompre la lignée maternelle. Elle dénonce également le sort des femmes confiées aux hôpitaux psychiatriques dans la deuxième moitié du 20ème siècle. Et enfin, elle rend un hommage vibrant et éblouissant à son arrière-grand-mère en lui redonnant un visage à travers les neuf lettres de son prénom originel : Elisabeth.

Extrait



Une rapide typologie des patientes lobotomisées atteste que la lobotomie ne se contente pas d’intervenir sur les malades en désespoir de cause, après l’échec de toute autre thérapeutique : dans les faits, elle intervient très régulièrement pour prendre à la racine des comportements qui portent préjudice au cadre familial ou social. La question qui se pose est alors la suivante : qui décide que le comportement d’un individu porte préjudice au bon fonctionnement du groupe ? Qui évalue la réalité des symptômes ? Le médecin qui ne fréquente pas la patiente ? Le tribunal ? La famille ? Le patient lui-même ? Sur quels critères ? Et surtout : de quel droit ? (…) La lobotomie se situe dans une zone grise entre la réparation et la punition de comportements qui, dans tous les cas, incommodent une société patriarcale et traditionnelle. Car il n’est pas rare, en effet, que la lobotomie fasse figure de châtiment.

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Florence