Halloween chez Larbaud #3

Fil d'ariane

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Octobre, mois d'automne, des jours qui raccourcissent et des fêtes de fantômes… Pour l'occasion, nous avons eu envie de vous faire partager quelques trouvailles issues des étagères de la bibliothèque de Valery Larbaud. Histoires macabres, occultisme et contes gothiques seront au rendez-vous.

 

 

 

 

 

 

 

 

Episode 3 : Richard Middleton, le conteur de fantômes

 

En ce jour d’Halloween, terminons notre promenade dans les rayons de la bibliothèque de Valery Larbaud en nous arrêtant sur un recueil de nouvelles : The Ghost Ship & Other Stories, publié à Londres en 1912.

Il s’agit d’une collection d’histoires de fantômes publiées dans diverses revues littéraires de l’époque et rassemblées en un volume. Elles s’inscrivent dans la tradition anglaise de la « ghost story », très en vogue à l’époque victorienne : en fin d’année, lorsque les jours raccourcissent, on raconte ou on lit des histoires de fantômes, que l’on soit pauvre ou membre de la haute société. L’exemple le plus connu en est sans doute le Conte de Noël de Charles Dickens, avec son célèbre Scrooge. La tradition se poursuit encore aujourd’hui sur les ondes radio et les écrans de la BBC, qui produit chaque année des adaptations de ces histoires plus ou moins terrifiantes et souvent mélancoliques.

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The Ghost Ship, « Le vaisseau fantôme », est devenu un classique de la « ghost story ». La nouvelle raconte l’histoire du village de Fairfield, « à mi-chemin entre Londres et la mer », dans lequel les habitants vivent paisiblement, non seulement entre vivants, mais aussi avec les fantômes du coin :

« Nous les laissons aller et venir à leur guise et n’en faisons pas toute une histoire, et en conséquence Fairfield est le village le plus hanté de toute l’Angleterre. Tenez, j’ai vu un homme sans tête assis en plein jour sur le rebord du puits, et les enfants qui jouaient à ses pieds comme s’il s’était agi de leur père. »

Mais à la suite d’une tempête, un vaisseau fantôme vient échouer en plein milieu d’un champ de navets, et sa cargaison de rhum va causer bien des soucis aux villageois !

Le ton adopté ici est celui de la comédie de mœurs ; mais dans une autre histoire du recueil, « On the Brighton Road » (« Sur la route de Brighton »), c’est la tristesse, voire la colère, qui dominent : un vagabond se voit rejoint par un mystérieux jeune garçon de dix-huit ans, « qui est sur la route depuis six ans » et qui se lamente de sa condition. Middleton utilise le fantastique pour laisser poindre une critique sociale mordante.

 

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Richard Middleton ne rencontra jamais le succès de son vivant. Cet ancien employé des assurances, qui mena ensuite la vie de bohème et publia, outre ses contes, quelques poèmes, souffrait de dépression et s’empoisonna au chloroforme en décembre 1911, à l’âge de 29 ans. Ses amis s’organisèrent alors pour faire publier ses textes. Parmi eux, on trouve le très influent écrivain gallois de littérature fantastique Arthur Machen, précurseur de Lovecraft, qui rédigea la préface de The Ghost Ship dans laquelle il écrit : « Richard Middleton savait […] que l’univers est un grand mystère ; et cette conscience est la source du charme de The Ghost Ship. »

Si vous souhaitez lire Middleton, sachez que « Sur la route de Brighton » figure dans l’anthologie Histoires de fantômes éditée par Roald Dahl en 1983.

 

 

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