Après avoir fait paraître le Père Perdrix, Marie Donadieu et Croquignole, Charles-Louis Philippe entreprend en 1907 l’écriture de Charles Blanchard. Il veut écrire un livre sur son père, lui rendre l’hommage qu’il mérite. Il a mis de côté les remarques déplaisantes et ne veut plus voir en lui qu’une figure exemplaire de courage au travail et de droiture. Mais ce dernier est récalcitrant. « Mon père, écrit Charles-Louis Philippe, dit qu’il n’y a aucun livre à faire sur lui… C’est l’histoire d’un homme qui travaille. Il ne lui est rien arrivé d’extraordinaire. C’est l’histoire d’un homme qui ne fait que son devoir… Et puis il ne veut pas occuper le monde.»
Le 2 avril 1907, Charles Philippe meurt à 67 ans. Sa femme et sa fille trouvent réconfort auprès de Charles-Louis. Ce dernier travaille sans relâche mais à l’automne 1909 renonce à son projet et range dans son tiroir les différentes versions de l’œuvre. Il meurt quelques mois plus tard la laissant à jamais inachevée. Il faudra toute l’obstination d’André Gide pour faire paraître à titre posthume ce livre nourri d’anecdotes que lui contait son père sur son enfance.
La médiathèque a acquis en 1991 le superbe manuscrit de « Charles Blanchard » à la reliure maroquin orange signée Pierre Legrain.